Il n’y a pas de règle en la matière car un accouchement peut bien se passer médicalement alors que l’ostéopathe aura beaucoup d’éléments à travailler sur le bébé. On ne peut pas se fier au seul motif du déroulement de l’accouchement pour savoir si un bébé à besoin de consulter un ostéopathe ou non (la seule exception étant pour les accouchements par siège).

Il faut comprendre que les pertes de mobilité et dysfonctions ostéopathiques ne sont pas du seul fait de l’accouchement. En effet, pendant la grossesse, il y a une adaptation réciproque entre le contenant = l’utérus et le contenu = le fœtus. Prenons l’exemple d’un fœtus bas placé dans le ventre de sa mère et ayant un appui prolongé sur les structures osseuses (comme le pubis ou l’os iliaque par exemple) : même si l’accouchement se passe bien, il ne serait pas étonnant de retrouver des pertes de mobilités dans les tissus du nouveau-né (ces pertes pouvant provenir de la position in utero en elle-même).

Nous trouverons pendant la grossesse

  • grossesse multiple,
  • oligoamnios (pas assez de liquide amniotique) car les pressions sur le foetus sont augmentées,
  • foetus bas placé ou en position de siège ++,
  • douleurs de la mère pouvant suspecter une mauvaise adaptation réciproque entre son corps et celui du foetus…

Nous trouverons lors de l’accouchement

  • expression utérine (la HAS souhaite l’abandon de cette technique et si cette technique est utilisée ; elle doit impérativement être notée dans le dossier de la patiente),
  • mauvaise présentation,
  • extraction instrumentale,
  • déclenchement du travail,
  • arrêt de la descente du fœtus pendant le travail,
  • temps de travail (très long ou très court)…

Je rajouterai que c’est autant la position fœtale pendant la grossesse que l’accouchement en lui-même qui provoque les dysfonctions ostéopathiques. C’est pour cela que les positons par siège, quel que soit le mode d’accouchement (voie basse ou césarienne), devraient systématiquement faire consulter un ostéopathe.

Signes pouvant amener à consulter un ostéopathe

  • pleurs incessants, sursauts,
  • problèmes de succion ou de tétée,
  • troubles digestifs, de sommeil,
  • besoin de succion ou de tétée pour se calmer,
  • déformation du crâne à type de plagiocéphalie positionnelle (je ne parle pas ici de craniosynostose) ou de chevauchement de sutures,
  • yeux qui pleurent ou qui larmoient en permanance : canal lacrymal bouché,
  • Et surtout : une position “de confort” du bébé toujours la même : tête penchée sur le côté ou un membre dans une certaine position. Le plus souvent le corps du bébé est en inclinaison comme un haricot (cf photo ci-dessous). Ces positions dites “d’aisance” font souvent sourire les parents qui disent : “il ne dort que dans cette position” ou “il est toujours positionné comme ça”
Bébé incurvé
Bébé incurvé