Pourquoi et quand consulter un ostéopathe ?
Je n’ai pas la prétention de répondre de façon exhaustive à ces questions tant le sujet est vaste, mais je vais tenter d’y répondre de façon claire et simple.
Étant donner la multitude de techniques ostéopathiques, son champ d’action est bien plus vaste que le simple traitement des troubles fonctionnels.
C’était la façon la plus claire, concise et rapide de présenter les indications de l’ostéopathie sur mon site professionnel (sur les sites pro il faut toujours faire court et concis pour ne pas noyer le lecteur). Mais cette vision est vraiment trop réductrice et a le défaut de cantonner l’ostéopathie au traitement du symptôme.
Je vous propose à présent une autre organisation des indications de l’ostéopathie, où les limites sont plus floues, mais correspondent mieux à la réalité.
Pathologies fonctionnelles
C’est lorsqu’il y a des symptômes, mais que tous les examens complémentaires sont normaux (imagerie médicale comme les radiographies ou échographies, prise de sang…). Il est judicieux dans ces cas de regarder directement ce qui se passe au niveau du corps pour s’assurer qu’aucune perte de mobilité ou diminution de “qualité tissulaire” ne perturbe son bon fonctionnement. L’ostéopathe proposera alors un traitement après avoir fait son bilan ostéopathique. Ne soyez pas étonné si le traitement n’a pas lieu là où le symptôme se fait ressentir : la cause du symptôme pouvant se trouver à distance de celui-ci…
Douleurs et autres sensations (gênes, tensions…)
Les douleurs et autres sensations du corps sont en premier lieu un système “d’alerte”. C’est par ces sensations que le corps nous dit : “Attention ! Quelque chose ne va pas”. Ces douleurs ou sensations peuvent être en lien avec des pathologies fonctionnelles, organiques ou aucune des deux. L’ostéopathe fera alors des tests lors de sa séance pour savoir si la prise en charge du patient relève de l’ostéopathie et donc de sa compétence (dans le cas contraire l’ostéopathe doit renvoyer le patient chez son médecin traitant).
Ces sensations peuvent apparaitre lorsque le corps compense trop d’éléments à la fois ou lorsqu’il est en déséquilibre. Que les douleurs soient chroniques ou aiguës, l’ostéopathie peut être d’une grande aide : une simple vertèbre en perte de mobilité peut provoquer douleur(s) et blocage(s) comme par exemple un lumbago.
Suivi de traitement et accompagnement
L’ostéopathie accompagne les traitements de pathologies dites organiques (à l’inverse de celles qui sont dites fonctionnelles), que ces traitements soient chirurgicaux ou médicamenteux… En effet, on peut prendre l’exemple d’une traitement allopathique par un médicament se métabolisant par le foie : il n’est pas rare de retrouver alors en ostéopathie une zone hépato-biliaire informante. Il en va de même pour un traitement chirurgical avec son tissu cicatriciel et ses lots d’adhérence…
L’ostéopathie accompagne aussi les autres traitements, je pense notamment aux traitements en orthodontie, les traitements des scolioses par corset… Ce sont ici tous les traitements qui “imposent” au corps une contrainte mécanique extérieure. L’ostéopathie est plus que recommandée dans ces situations car elle permet d’aider l’organisme à mieux accepter et gérer ces contraintes extérieures. Par exemple, pour un appareil dentaire chez l’adolescent, le traitement ostéopathique se fera localement sur la zone de contrainte pour qu’aucune perte de mobilité n’entrave le travail de l’orthodontiste, mais aussi à distance de la zone dentaire pour que celle-ci ne soit pas obligée de compenser une perte de mobilité située ailleurs : ainsi la zone traitée en orthodontie met toute sa “vitalité” (je ne trouve pas d’autre mot) à répondre au traitement d’orthodontie et ne s’épuise pas à compenser autre chose.
L’accompagnement peut se faire aussi en dehors de tout cadre pathologique ou symptomatologique, lorsque le patient se retrouve dans une situation d’hyper sollicitation (sportif, surmenage…) ou dans un contexte inhabituel qui rompt avec un équilibre antérieur (stress accru, grossesse, changement de vie…). L’ostéopathie peut proposer dans ces cas une prise en charge qui aura pour but de “dynamiser” le patient et l’aider à retrouver un équilibre.
Ainsi nous sommes ici au-delà du traitement d’une simple perte de mobilité des tissus du corps, mais bien dans un traitement où la “qualité tissulaire” prend tout son sens et permettant un accompagnement individuel autant symptomatique que préventif.
Suite de traumatisme
Ici j’entends traumatisme au sens large : traumatisme physique tel que choc, chute… pouvant laisser un impact sur le corps, mais aussi les traumatismes et chocs psychologiques auxquels chacun peut être confronté un jour (deuil, mauvaise nouvelle, annonce de maladie grave…).
Nous sommes à la fois dans une prise en charge somatique = du corps avec par exemple une vertèbre, segment osseux ou espace tissulaire en perte de mobilité (ou de qualité tissulaire) suite à un choc = une énergie cinétique appliquée au corps (on dira dans le langage courant qu’il y a déplacement mais nous verrons dans un prochain article que ce raccourcit linguistique peut être source d’erreur). Mais aussi dans une prise en charge émotionnelle et psychologique (je ne parle pas ici d’une consultation chez un psy : je reste ici dans le cadre d’une séance d’ostéo) car il peut y avoir “engrènement” au niveau du corps de souffrance psychologique. C’est le psycho-somatique.
Prévention
C’est selon moi l’application la plus importante de l’ostéopathie.
En effet, par la finesse de la palpation, l’ostéopathe expérimenté peut ressentir des pertes de mobilité ou des changements dans la mobilité et la qualité des tissus avant même que des signes perceptibles (douleurs ou sensations) par le patient ne se manifestent. Nous sommes là dans le domaine de l’infra-clinique et de la prévention.
Conclusion
Dans la réalité, bien que les patients viennent avec un motif de consultation précis, l’ostéopathie est bien plus qu’une thérapie de traitement du symptôme ou des pathologies fonctionnelles, ce cadre serait vraiment trop réducteur.
Comme je le disais, il est vain de classer les indications de l’ostéopathie par symptôme. L’ostéopathie, c’est tout ce que je viens de décrire à la fois : un traitement du symptôme, un traitement préventif, un traitement d’accompagnement ou de suivi. Elle est tout cela à la fois, et c’est bien là toute son originalité et sa puissance.